Les premières pages de "La Fin de l'Homme Rouge" de Svetlana Alexievitch, fraichement nommée Prix Nobel de Littérature, publié en France chez Actes Sud.
Nous sommes en train de faire nos adieux à l’époque soviétique. À cette vie qui a été la nôtre. Je m’efforce d’écouter honnêtement tous ceux qui ont participé au drame socialiste… Le communisme avait un projet insensé : transformer l’homme “ancien”,
SVETLANA ALEXIEVITCH La in de l’homme rouge OU LE TEMPS DU DÉSENCHANTEMENT Traduit du russe par Sophie Benech
le vieil Adam. Et cela a marché… C’est peut-être la seule chose qui ait marché. En soixante-dix ans et quelques, on a créé dans le laboratoire du marxisme-léninisme un type d’homme particulier, l’Homo sovieticus.
Svetlana Alexievitch est née en 1948 en Ukraine. Elle a fait des études de journalisme en Biélorussie, où ses parents étaient instituteurs. Sa première publication,à ûéé à àŝ û ŝàé é éé, en 1985, sur la Seconde Guerre mondiale, dénoncée comme “antipatriotique, naturaliste, dégradante” mais soutenue par Gorbatchev est un best-seller. Chaque nouveau livre est un événement et un scandale :éŝ Çéçûéŝ é zç, en 1989, sur la guerre d’Afghanistan, qui la fait connaître en France et sera adapté pour le théâtre par Didier-Georges Gabily ;Éŝôçéŝ à à ô, en 1993, sur les suicides qui ont suivi la chute de l’urss ; età Śûçàô, en 1997, sur Tchernobyl. Elle vit de nouveau à Minsk, après un long séjour à Berlin.
Û mÊmÉ ĀÛTÉÛ
LES CERCUEILS DE ZINC, Çŝà Bôûôŝ, . ENSORCELÉS PAR LA MORT, ô, . LA SUPPLICATION. TCHERNOBYL, CHRONIQUE DU MONDE APRÈS L’APOCALYPSE, àŝ, ; Jà û, . LA GUERRE N’A PAS UN VISAGE DE FEMME, éŝŝéŝ é à éàŝŝàçé, ; Jà û, . DERNIERS TÉMOINS, éŝŝéŝ é à éàŝŝàçé, .
La vérité, c’est que la victime comme le bourreau étaient ignobles ; que la leçon des camps, c’est la fraternité de l’abjection.
avid ousset, Les Jours de notre mort.
En tout cas, nous ne devons pas oublier que ceux qui sont responsables du triomphe du mal dans le monde, ce ne sont pas ses exécutants aveugles, mais les esprits clairvoyants qui servent le bien.
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Friedrich Śteppuhn, Ce qui fut et ce qui aurait pu être.